Résumé du livre de Stephan Allix, « La mort n’est pas une terre étrangère »
« Quand ma vie sera terminée, il me restera l’univers à apprendre.» Jacques Lusseyran.
En 2001, Stéphane Allix est reporter de guerre en Afghanistan depuis près de 15 ans. Son frère Thomas, 30 ans, décède devant ses yeux suite à un accident de la route. Aussi bouleversé qu’il soit, Stéphane ressent intensément de tout son être et dans l’instant, que son frère est « là » et qu’il peut lui apporter une aide immédiate. Depuis son enfance, éclot en pleine lumière, ces questions tapies au fond de lui : Que se passe-t-il après la mort ? Pourquoi je vis ? Pourquoi vais-je mourir ? Vivre dans l’insouciance n’a plus de sens. De ce jour qui imprègne Stéphane de tout son être et pour le restant de ses jours, Stéphane ressent cette obligation impérieuse de trouver un sens. Il alors décide se lancer dans une véritable exploration de l’après-vie et de la conscience.
Sa rencontre avec David Servan-Schreiber et ses séances d’EMDR
Dans un premier temps, Stéphane Allix va trouver David Servan-Schreiber, chez qui il suit plusieurs séances d’EMDR. Cette rencontre et cette expérience permettent à Stéphane Allix de comprendre que l’intellectualisation ne sert à rient. Ce n’est pas comprendre qui est utile car tout se passe à un niveau beaucoup plus physiologique. Le traumatisme qui se trouve déconnecté de la vie psychique continue à vivre en soi et à peser sur la physiologie du corps. L’EMDR permet au souvenir traumatisant dissocié de réintégrer la vie psychique en douceur et cesser de prendre le contrôle des émotions, des réactions aux autres, du sommeil… En EMDR, on pose à la personne la question « Qu’est-ce qui reste ou est en vous de cette personne aujourd’hui ? » Les personnes mortes qui ont comptés dans nos vies continuent de vivre en grande partie par ce qui a été incorporé en nous. « De là où il est aujourd’hui, que souhaiterait-il le plus pour vous ? » La personne peut admettre sans culpabilité que la personne disparue lui souhaite de récupérer sa capacité de bonheur. C’est ce que ressent Stéphane… que récupérer sa capacité de bonheur est le vrai souhait de Thomas de là où il est.
« La mort n’existe pas, seule la peur de la mort existe. »
Stéphane depuis sa tendre enfance se pose des questions sur la mort. Il s’interrogeait sur la mort en trouvant « une chose très curieuse et très incompréhensible est que l’on puisse être vivant , et la seconde d’après que l’on puisse ne plus l’être ». Comme la plupart d’entre nous, embarqué par le flot de l’existence, ces questions, il les a plus ou moins enfuies au plus profond de lui. Mais le décès de Thomas fait prendre conscience à Stéphane à quel point la mort est présente. Il décide de la regarder dans les yeux. Stéphane réalise qu’il a plus peur de mourir que de la mort elle-même. La mort est très abstraite. En revanche, mourir est une réalité de chaque seconde. « La mort n’existe pas, seule la peur de la mort existe, et c’est une peur atroce » dit Alexandre à son fils dans le film « Le Sacrifice ». Mais alors, si rien ne s’arrête, si la mort n’existe pas… dès lors, de quoi avons nous tous peur ? De vivre ? Nous aurions tant à gagner de parler de ce qui nous effraie… Nous traversons l’existence comme si nous n’allions jamais mourir. La peur de mourir n’est-elle pas la source de notre souffrance, plus que la mort elle-même ?
Les EMI – Expérience de mort imminente
En France et aux Etats-Unis, Stéphane Allix se rapproche de médecins, neurologues, anesthésistes qui sont quotidiennement en contact avec des personnes rapportant des EMI (Expérience de Mort Imminente). Les EMI sont les preuves que la conscience persiste alors que son support est hors d’état de marche. La conscience peut exister par elle-même. L’expérience de Pam Reynolds est une preuve édifiante. Stéphane Allix se rend à l’université de Virginie pour rencontrer le Dr Bruce Greyson, le spécialiste mondial le plus respecté en matière d’EMI pour qu’il lui explique le cas de Pam Reynolds… Pour lui ôter un anévrisme important, les médecins ont du drainer tout le sang du corps de Pam Reynolds sous anesthésie, afin de supprimer la pression du sang dans les artères et dans l’anévrisme. Cette absence de circulation de sang dans le cerveau qui ne devait pas durer plus de 5 minutes s’est prolongée d’une heure ! Pam Reynolds était cliniquement morte. A son réveil, elle a pu raconter tout de son opération. Avec un cerveau hors état de marche, elle pouvait voir avec autre chose que ses yeux et entendre avec autre chose que ses oreilles… De l’avis des plus grands spécialistes, régulièrement confrontés aux EMI, quelque chose continue d’exister pleinement même lorsque le corps est hors d’état de fonctionner : c’est la Conscience. « Nous avons des termes religieux pour définir cette expérience, mais pas encore de vocabulaire scienifique » déclare le Dr Bruce Greyson.
Les Médiums
Stéphane Alexis décide ensuite de s’adresser aux médiums les plus réputés et les plus sérieux et les met à l’épreuve. Là aussi, il constate que les morts ne rompent pas le contact avec les vivants, au point que certains vivants puissent en ressentir inconsciemment les effets.
L’Amérique du Sud et l’Ayahuasca
Depuis des millénaires sur l’ensemble de la planète, il est implicite que la mort ne marque que la fin d’une forme temporaire d’existence, figurant un simple changement d’état. Stéphane entreprend un voyage intérieur auprès des chamans d’Amérique du Sud. « Les sorciers disent que nous sommes nés dans une bulle. C’est une bulle à l’intérieur de laquelle on nous met dès la naissance. Au début, la bulle est ouverte, puis elle commence à se fermer, jusqu’à ce que nous soyons scellés en elle. Cette bulle, c’est notre perception. Nous vivons à l’intérieur de la bulle pendant toute notre vie. Et tout ce dont nous sommes témoins sur les parois rondes correspond à notre propre reflet ». Stephan fait l’expérience de cette fameuse plante, l’Ayahuasca, qui donne le sentiment d’exposer son inconscient à ciel ouvert, de sortir de cette bulle, de « voir » de derrière le rideau. Ses mécanismes mentaux de contrôle et de filtrage explosent les uns après les autres. Il réalise alors combien nos pensées créent le monde autour de soi, combien elles façonnent notre existence. En ouvrant ce rideau, Stephan comprend que son frère est là, à côté de lui.
Les enseignements tibétains
Selon la logique simple tibétaine, la conscience ne peut jaillir du néant. La conscience se définit comme une lumière douée de connaissance, elle est « comme une lampe qui illumine l’environnement comme, une lampe qui chasse l’obscurité afin que les objets puissent être discernés ». En éclairant le monde, la conscience le rend discernable, car en soi il serait dénué d’existence propre.
Pour les tibétains, au moment de la mort, les mécanismes d’occultation se désintègrent et la réalité de ce qui se trouve au plus profond de nous, nous apparaît. Pour ne pas avoir l’esprit submergé au moment de la mort, il est important de travailler sur ses émotions lorsque nous sommes vivants pour les appréhender et les transformer. Sinon, les émotions nous enferment dans des scénarios de vie qui s’auto-entretiennent et qui vont se poursuivre dans le bardo après la mort. La conscience est un continuum, un suite de fragments d’instants : chaque moment présent de conscience trouve son origine dans un instant précédent de conscience. La mort n’interrompt pas l’existence de la conscience, elle provoque sa métamorphose. En étant vraiment détendu dans le processus de la mort et dans la compréhension de ce qui est en train de se produire, chaque moment est vécu comme un intervalle, un bardo, une occasion de se transformer qui nous offre de nous voir au cœur de qui nous sommes.
Tout le monde sur cette planète dit finalement la même chose : nos pensées, nos actes, nos intentions créent le monde, elles dessinent la réalité. La paix de l’esprit ne « s’attrape » pas mais s’apprend par un travail sur soi. Dès qu’il y a prise de conscience, il y a un début de liberté. Les mêmes principes s’appliquent dans la mort.
Ainsi, la mort est le prolongement de la vie, rien de plus, rien de moins. Elle est un moment crucial de notre vie. Lorsqu’on se décide à affronter la peur de la mort, la « muraille immense du brouillard », commence à perdre sa capacité à nous effrayer. La mort n’est pas une terre étrangère.
Laurence de Vestel, juin 2015 – © Oltome.com
Stéphane Allix raconte tout son cheminement de deuil et de tentative de comprendre l’incompréhensible à la suite du décès accidentel de son frère. Dans son livre « La mort n’est pas une terre étrangère » Stéphane Allix raconte toutes les pistes qu’il a explorer. Lui qui a toujours été très attiré par les mystères de la mort et de l’après-vie se lance dans une magnifique enquête. Il rencontre les meilleurs chercheurs, médecins, chamans, médiums, sages du monde entier. Une magnifique et très émouvante recherche sur cette question éternelle : « Y a-t-il un vie après la vie? ». Une question qui nous emmène sur la quête du sens de notre vie. Non, la mort n’est pas une terre étrangère est à mettre entre toutes les mains des personnes confrontées aux mêmes questions sur le sens de la vie et de la mort.