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La nouvelle interprétation des rêves

Synthèse & résumé À propos du livre Biographie de l'auteur

Résumé du livre de Tobie Nathan « La nouvelle interprétation des rêves »

 
 

Un rêve qui s’évanouit est comme un fruit qu’on n’a pas cueilli.

Un rêve qui n’est pas interprété est comme une lettre non lue.

INTERPRETATION

Rêver, c’est toujours recevoir une interprétation. Le rêveur ne pourra jamais remplacer l’interprète de son rêve, car il ne ferait que produire un nouveau rêve.  Le rêve est plus qu’une interprétation, il est aussi la présentification d’un tiers avec lequel un dialogue insoupçonné a été établi à l’insu du moi.  Le rêve contraint le dormeur à établir une relation avec sa propre nature instinctuelle.  L’interprète fait en sorte que le mouvement du rêve puisse s’accomplir dans le monde réel.  Il fait advenir l’action de la divinité dans le monde des humains.  Il guide le rêveur dans la voie de la divinité.  Ainsi, les rêves sont plus que des messages, ils sont aussi actions.
 
 

ETRANGE INTIMITE

Il y aurait trois catégories de rêves.  Les premiers, les effervescents, peuvent être considéré comme le déversement d’un trop-plein, d’une régurgitation.   Les seconds, adressés ou déposés par des invisibles non humains, qu’on peut appeler vecteurs, car ils véhiculent des informations et des messages dignes d’interprétation.  Ces rêves constituent l’espace où les humains, les premiers venus, peuvent faire l’expérience de l’étrangeté radicale.  Le troisième type de rêve est le cauchemar susceptible d’être interprété en tant que signal.
Le cauchemar permet de percevoir les yeux fermés un aspect du monde à l’importance vitale pour le sujet.  Le cauchemar est fonctionnel, plus facile d’accès et son interprétation est plus immédiate que celle d’un véritable rêve.  Le cauchemar, comme le rêve, procède à la transmutation de l’univers du rêveur.  Rien n’est plus proche d’une perception réelle que la vision de la terreur nocturne, le rêve semble réel.  La terreur nocturne est tournée vers l’avenir.  Le rêve est ici manifestement prédiction : il préfigure l’avenir et le présente au dormeur en une atmosphère d’urgence, il adresse un signal d’avertissement.  Le cauchemar est le rêve de la trahison.  Il sonne l’alarme en venant dire à la personne la vérité qu’elle ne veut pas connaître et se répètera aussi souvent que la personne n’est pas devenue active face à ce danger.
 

QU’EST-CE QU’UN REVE ?

Durant le sommeil paradoxal se déroule la quasi-totalité de l’activité onirique.  Nous rêvons toutes les 90 minutes, environ 5 fois par nuit.  La fonction psychique du rêve serait  de faire en sorte que demain, nous soyons la même personne qu’aujourd’hui. La révolte du culte du quiconque ! En hôpital psychiatrique, le malade peut se penser malade mais il ne peut accepter d’être transformé en quiconque. « Ce n’est pas que je suis quelqu’un, mais je ne suis pas n’importe qui ! »  A l’aéroport, au contrôle des bagages, à l’embarquement, au décollage, vous apprenez à être un « quiconque », car un terroriste peut être un quiconque… et vous êtes bien obligé de vous y conformer.  Le sommeil paradoxal est indispensable au rétablissement de la singularité de l’être humain obligé de vivre dans des sociétés qui l’acculent à devenir un quiconque.  Le rêve est l’exact opposé de la contrainte à la « quiconquisation » car il restaure la personne dans sa singularité.

  1. Le rêve est un phénomène strictement personnel, concerne la personne elle-même dans sa singularité spécifique.
  2. Le rêve est un processus qui s’origine la nuit et se poursuit la journée. Le rêve de nuit laisse ses traces le jour qu’il contribue à construire.
  3. Le rêve est interactif.
  4. Les principales fonctions du rêve ont été mises en œuvre dans les différentes modalités culturelles.

THEORIE PSYCHANALITIQUE DU RÊVE

Pour Freud, le rêve est l’expression déformée ou la mise en images en récit d’un désir refoulé du rêveur.  Ainsi, le rêve assurerait une certaine réalisation hallucinatoire du désir tout en le rendant méconnaissable au moi.  En réalisant un compromis, une réalisation du désir sous forme hallucinatoire tout en préservant les exigences de la censure, le rêve parviendrait à sauvegarder le sommeil.   Le but de l’interprétation du rêve est de restituer le désir du rêveur.
Le rêve permet de maintenir l’identité du rêveur durant le sommeil.
Le rêve a pour fonction de régénérer l’identité singulière de la personne.
Le rêve est l’expression de l’irréductible singularité de la personne.
Le rêve est prédiction, il dresse le brouillon de la destinée.
Le rêve est interactif et dispose d’un référentiel.
Le rêve ne fait pas qu’exprimer, il ne se contente pas de produire, il crée.  Qui veut utiliser ses rêves doit apprendre à les questionner.  Il doit aussi accepter de les recueillir là même où ils s’expriment, c.à.d. aux premiers instants du réveil, avant la pénétration du monde dans l’esprit du rêveur.

LES PRINCIPES DE L’INTERPRETATION

L’interprétation d’un rêve est le chemin par lequel une personne est susceptible de pénétrer le fonctionnement mental d’une autre.  Se souvenir de ses rêves, c’est déjà avoir un interlocuteur à qui les raconter.  Raconter un rêve, c’est un peu le rêver une seconde fois, mais en présence d’un tiers, c’est le faire naître au monde sonore.    Le rêve le pus fidèle est raconté juste à la sortie du sommeil, à peine humidifié par les premières gouttes de la rosée, encore tendu des dynamiques de la nuit.  Il n’est pas photographie d’un passé mais préfiguration d’un avenir.
 
Un interprète de rêves est un accoucheur de lendemain !
 
Les rêves intéressants à interpréter sont les rêves vecteurs.  Ces rêves s’accompagnent d’une sensation de réalité qui fait que le rêveur se sent rassasié de réalité.  Il s’agit alors d’une prophétie, un savoir sur l’avenir. Le problème de l’interprétation provient du fait qu’il existe autant d’éléments possibles dans les rêves que d’idées dans le monde. Pour interpréter un rêve, il  faut connaître :

  1. Le nom du rêveur et le nuage de signification qui l’entoure. Tous les noms ont un sens et une histoire.  Lorsque le rêveur est représenté par le concept de son nom, il s’agit véritablement de lui et la prédiction sera une part de son histoire personnelle.
  2. Le monde culturel du rêveur. Un taureau n’a pas le même sens pour un espagnol que pour un indien.  Il faut connaître sa religion, les rituels auxquels il est habitué ou dans lesquels il a été élevé.

Celui qui refait tout le temps le même rêve est à la recherche d’un interprète de rêve.  Le rêve prépare à la saisie inventive du monde.  La réalité perçue en rêve ne suffit pas au rêveur.  Elle l’incite à une nouvelle perception de sa réalité quotidienne.

LES DYNAMIQUES DE L’INTERPRETATION

L’interprétation, ce sont les jambes du rêve qui le dégage du sommeil pour le lancer dans le monde.  Elle permet au rêve d’advenir.   Qui ne rêve pas est livré à l’inéluctable.  Une fois le rêve raconté, l’interprétation prononcée, un pacte a été scellé entre monde intérieur et réalité, pacte qui donnera naissance aux événements du monde.

Le monde n’est pas si difficile à vivre à condition de savoir l’interroger.  Le rêve peut devenir, à qui sait l’interroger, la lumière de ses nuits.  Il est comme une prière.

 
 
Laurence de Vestel ©Oltome.com 2014

« La nouvelle interprétation des rêves » de Tobie Nathan nous explique très clairement l’importance du rêve.  En effet, le rêve fait pendant la nuit permet de faire la transition entre l’éveil et le sommeil.  De passer de la vie nocturne à la vie diurne.   Ainsi, la nuit, en rêvant, nous avons une vie… c’est pourquoi il est bien dommage de passer à côté de son souvenir.  Rêver est toujours recevoir une interprétation… « Un rêve qui n’est pas interprété est comme une lettre non lue. »
Tobie Nathan est né en Egypte, au Caire, en 1948.  Docteur en Psychologie, Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines, Tobie Nathan a enseigné la psychologie clinique et pathologique. Professeur émérite à l’Université Paris et le représentant le plus connu de l’ethnopsychiatrie en France. L’ethnopsychiatrie démontre que la compréhension des origines culturelles est indispensable au traitement d’un désordre psychique.  Passionné par les rêves, il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet.

 

Oltome - Biographie Tobie Nathan Tobie Nathan est né en Egypte, au Caire, en 1948. Ses parents sont des italiens juifs et installés au Caire.  En 1957, il a 9 ans lorsque la révolution égyptienne éclate et que les juifs sont expulsés.  La famille est forcée de s'exiler.  Elle s'installe en Italie puis en France.  Docteur en Psychologie, Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines, Tobie Nathan a enseigné la psychologie clinique et pathologique. Il est aujourd’hui Professeur émérite à l’Université Paris. Il est le représentant le plus connu de l’ethnopsychiatrie en France. L'ethnopsychiatrie démontre que la compréhension des origines culturelles est indispensable au traitement d'un désordre psychique.

Tobie Nathan est également auteur de nombreux romans.  Sélectionné deux fois pour le prix Goncourt, avec "Ce pays qui te ressemble", en 2015 et pour "L'Evangile selon Youri" en 2018.  De par son histoire, son esprit déborde obsessions sur la quête des origines.  Il soigne les migrants depuis plus de 20 ans qui connaissent, comme lui, la douleur de l'exil.  "On a tendance à vouloir simplifier la complexité des migrants. Les migrants sont des mythes vivants. Il ne faut pas éteindre "le feu qui les anime".

Il a publié plus de 200 articles dans des revues spécialisées et 26 volumes sur la psychanalyse et l’ethnopsychiatrie.  Passionné par les rêves, il a publié en "La nouvelle interprétation des rêves".  Diplomate, il a été Conseiller de coopération et d’action culturelle à Tel-Aviv et à Conakry.
Elephant Oltome

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