"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." Ciceron

Consolations

Synthèse & résumé À propos du livre Biographie de l'auteur

« Un jour, je suis tombé malade, gravement… Et j’ai découvert que j’avais un immense besoin de consolation.  Bien plus qu’un réconfort passager, la consolation est un moyen de vivre avec les orages.  Comme un fil rouge, elle court tout au long de notre vie. »

Consolation

Consoler, c’est souhaiter soulager une peine. La consolation a pour objectif d’alléger le sentiment de souffrance. Elle est fragile et incertaine. Elle peut sembler ne rien résoudre, elle est humble car elle sait que son pouvoir est limité. Les qualités discrètes de la consolation sont simplicité et prudence.  Plus la peine est grande, plus la consolation met de temps à trouver son chemin.  

Désolation

Le bonheur nous aide à affronter que la vie est difficile, et les « trois inévitables » de l’existence humaine : souffrance, vieillissement et mort. Ces trois inévitables font que nous sommes, nous les humains, une communauté d’âmes en peine. Besoin d’être consolés parce que nous allons souffrir.  À l’image de la belle parole de Dieu, dans Faust : pour guérir, prends confiance dans le jour ressuscité… Besoin d’être consolé parce que nous allons vieillir. Woody Allen nous dit : « Vieillir, c’est le meilleur moyen qu’on a trouvé jusqu’à présent pour ne pas mourir. »  Besoin d’être consolé parce que nous allons mourir. Être vivant, c’est être mortel.

Vivre, c’est perdre. Et vivre longtemps, c’était rassuré de perdre souvent : traverser de nombreux deuils.  La vie est comme ça, désolation et consolation se heurtent et se succèdent.  Quand ce que nous voyons nous désole, n’oublions pas qu’il y a plus de choses encore que nous ne voyons pas, et que beaucoup d’entre elles sont belles. L’horreur, la misère, l’injustice ne sont jamais compensées par la joie, la beauté, la pureté. Mais ces dernières nous aident à ne pas sombrer dans l’amertume ou le désespoir de la désolation absolue.

Pour les « relatifs » ennuis du quotidien, on peut se consoler en se disant qu’il y a toujours pire.  Il y a des adversités ordinaires qui secouent, qui agacent,  mais c’est normal.  Imaginons l’impact d’une contrariété qui nous semble majeure au présent… qu’en restera-t-il dans un mois, dans un an ?

Vivre une existence humaine devrait nous inciter à nous préparer à l’adversité. Cela aura un premier effet bénéfique : nous inciter à savourer chaque instant exempt de difficulté, et nous ouvrir les yeux sur notre chance. Et un second effet : nous aider à perdre moins de temps sur un sentiment d’injustice parce que l’adversité survient. Le vent est juste en train de tourner. Le bonheur repose sur des illusions  nombreuses.  Accepter que les illusions ne soient que des illusions peut nous aider.  

La consolation est un remède au présent, au futur et au passé.   Celle d’aujourd’hui efface les peines non consolées d’hier, comme l’amour. Un bel amour peut consoler en un jour les amours douloureux des années passées. 

Ce qui nous console : les remises en lien

Il existe tout au fond de nous un goût de la vie appelé à renaitre tôt au tard. C’est cet élan, c’est envie d’être heureux, propre à tout être, que la consolation réveille.  La vie nous offre à chacun instant ses remèdes. 

Il existe une multitude de consolations comme tombées du ciel. Cette consolation par un monde qui ne se soucie pas de nous ressemble un paradoxe : l’univers est à indifférent à nos maux. Pourtant il peut nous apaiser par sa simple présence. Nous pouvons imaginer que son indifférence n’en est alors pas une, qu’elle est uniquement un rappel calme et doux de impermanence de nos peines. La consolation est un travail de libération pour nous sortir de notre prison mentale.

La personne à consoler est une personne isolée dans son chagrin. Consoler, c’est réunifier, ramener auprès de ses semblables dans la communauté humaine. Nous sommes une espèce consolatrice. D’un point de vue de la psychologie évolutionniste, être capable de consoler ses semblables est un avantage adaptatif pour toutes les espèces animales. Les individus soutenus et consolés par un groupe ne restent pas de façon prolongée dans la tristesse. Comme le bonheur, la consolation n’est pas un luxe mais une nécessité, un acte de fraternité, par lequel on se sent moins seul au monde, que l’on soit consolé ou consolant.

La remise en lien avec soi en se consolant soi-même.

Quelles sont les ingrédients de l’auto consolation ?

1. Prendre la détresse et le chagrin pour ce qu’ils sont : des états mentaux.

2. Remettre de l’ordre en soi pour réfléchir à la conduite de notre vie.

3. Sourire dans la tristesse. Il ne s’agit pas de se contraindre à sourire mais de se laisser aller au sourire. Rien de plus, rien de moins.

4. Se tourner vers des choses simples avec l’esprit du débutant.

5. Se contraindre aux pensées consolantes ce qui entraîne le cerveau à se consoler.

6. Voir le bonheur et la chance des autres comme les preuves que le bonheur et la chance existent.

7. Se tourner vers d’autres peines que la sienne… Ce qui nous touche dans le récit des autres malheurs c’est l’ouverture à l’universalité des chagrins.

Consoler autrui

La consolation est un art difficile dont les règles sont multiples et dont aucune ne peut garantir le moindre résultat. La consolation s’appuie sur trois piliers : la présence à l’autre, le soutien affectif, et le soutien matériel (ou pratique)… et sur tout le reste… Pour consoler, il faut trouver le bon moment, ni trop tôt ni trop tard,  de la mesure et de la patience.  « On ne sait pas pousser l’herbe plus vite en tirant dessus. »  Il faut savoir consoler par la chaleur de notre accueil avant même d’engager le dialogue et ne pas avoir peur de prendre la personne dans ses bras lorsque c’est possible.

Voici un certain nombre de règles simples :

1. Tu n’es pas obligé de trouver une solution aux difficultés de tes proches

2. Commence par écouter et par te contenter d’aider l’autre à comprendre 

3. Exprime tout d’abord ton affection

4. Ne généralise pas, ne parle pas des autres, ni de toi 

5. N’oublie pas que toute consolation a un effet retard

6. Rappelle que tu seras toujours là pour offrir ton aide

Recevoir et accepter la consolation

Le don de recevoir se traduit par la capacité spontanée de ne se sentir ni inférieur ni débiteur envers qui nous console.  Quand on est en détresse, on ne se sent pas toujours capable de contre-don. Pour être contre consolé, il faut oser laisser l’autre s’approcher, ouvrir son cœur.  Se laisser consoler est un acte d’humilité, c’est accepter d’être aidé quand nous en avons besoin.  Consoler, c’est aimer. Et accepter d’être consolé, c’est accepter d’être aimé. 

Parfois, certaines personnes ne veulent pas être consolées.  La consolation est une incitation à agir alors qu’on a envie de disparaître, une incitation à avoir confiance alors qu’on est dans le désespoir.  Si vous êtes consolant, un mot, un sourire, un simple geste suffiront à faire du bien sans peser.

Les voies de la consolation

La consolation s’efforce de mettre notre âme dans la bonne direction : vers la vie et non la mort, vers le bonheur et non la désolation, vers le sens et non l’incohérence, vers l’harmonie et non le tumulte. 

La consolation est partout : dans la puissance de la nature, dans le mouvement de l’action, le sport ou la marche, dans le réconfort apporté par les animaux, dans les bienfaits de l’art, de la lecture, de la musique, de l’écriture, dans le dépouillement de la méditation, dans les histoires que l’on se raconte sur le destin ou le sens de la vie, dans les mystères de la foi, ou des visages qui nous consolent de l’au-delà.

Victor Franckl, survivant des camps nazis, raconte comme il arrivait,  tel soir où les prisonniers étaient couchés sur le sol de leur baraque, morts de fatigue, de froid et de faim, que, tout d’un coup, un camarade rentrait en courant, pour tous les supplier de sortir uniquement pour ne pas manquer, un merveilleux coucher de soleil. Et à quel point ils pouvaient se sentir consolés, malgré l’horreur !

À la source de l’amour des humains pour la nature, se trouve la biophilie : ce sentiment obscure et profond que notre place est là, et que s’y trouve aussi l’essentiel de ce qui peut nous nourrir, nous porter, nous réparer, nous consoler. 

Héritages de la désolation, de la consolation

Nietzsche disait : ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Une formule assez peu appréciée par les personnes que des événements avaient rendu plus faibles, traumatisées, fragilisées. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus lucide. Peut-être. On est capable d’être mieux heureux, parce qu’on a appris ce qu’était le vrai malheur. On ne gaspille plus les occasions de bonheur en se croyant très malheureux quand on ne l’est que peu. 

Trois héritages (possibles) de nos désolations.

Il faut savourer la vie en acceptant qu’elle finira par la mort. La philosophie bouddhiste désigne les attachements comme sources de souffrance.  Il faut passer du détachement contraint à l’attachement lucide, avec modération, sans s’accrocher. « Ne pleure pas parce que c’est fini, mais souris parce que c’est arrivé. »  Vivre chaque jour en pensant à la mort est sans doute plus fécond que de vivre chaque jour en se croyant immortel.

1. La gratitude est l’émotion reine. Il faut être conscient de ce que l’on doit à nos semblables et s’en réjouir.  La gratitude nous fait réaliser que notre vie n’est belle que par ce que les autres nous ont donné autrefois et aujourd’hui.  

2. Jamais blessés par la vie, les émerveillés ? Bien sûr que si. Mais aussitôt consolés, comme réparés bien vite par leur immunité psychologique, quotidiennement nourrie par l’émerveillement. Quoi qu’il arrive, rien à regretter !

3. Acceptons nos blessures et aimons les.  Le principe de l’impermanence, principe cher aux  bouddhistes nous rappelle que tout se casse et tout passe.

Consolations de Christophe André est un livre magnifique qui nous rappelle les si simples vertus de la consolation. Combien consoler et être consoler est un moyen sincère et profond de créer du lien, de pouvoir avancer dans la vie en reprenant son chemin du mieux possible. Un livre qui change la vie car consoler est si simple qu’on en a bien souvent oublié sa magie à portée de main. Un livre qui nous apprend qu’il vaut toujours mieux consoler que de rien faire mais aussi que consoler est un art… il faut choisir le bon moment, le bon endroit… Merci Christophe André !

Oltome - Christophe André Biographie Christophe André est né à Montpellier en 1956. Il est le fils d’un marin et d’une institutrice, ce qui expliquerait selon lui, son goût pour les profondeurs et pour la pédagogie. Très tôt, il lit l’œuvre de Freud et décide de faire médecine pour devenir psychiatre. Il passe sa thèse de doctorat en médecine à Toulouse en 1980, puis son mémoire de psychiatrie en 1982. Depuis 1992, il a longtemps exercé à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, au sein du service hospitalo-universitaire de santé mentale et de thérapeutique. Il est spécialisé dans la prise en charge des troubles anxieux et dépressifs.  Christophe André est l’un des chefs de file des thérapies comportementales et cognitives en France.   Un des premiers médecins à introduire l’usage de la méditation en psychothérapie et un des meilleurs spécialistes français de la psychologie des émotions. Il est l'auteur de nombreux livres de psychologie à destination du grand public dont : « Méditer pour ne plus déprimer », « Imparfaits, libres et heureux », « Pratique de l’estime de soi », « Méditer jour après jour, en 25 leçons », « Et n'oublie pas d'être heureux », "Consolations, celles que l'on reçoit et celle que l'on donne".
Elephant Oltome

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