"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." Ciceron

Bienvenue dans mon monde

Synthèse & résumé À propos du livre Biographie de l'auteur

Paul El Kharrat s’est fait connaître et aimer d’un public de plus en plus vaste grâce à son parcours exceptionnel dans l’émission « Les Douze Coups de Midi » et à son passage à l’émission des « Grosses Têtes ». 

Comme Paul l’explique, le Paul de la télé ce n’est qu’une petite partie de lui. Qui peut se mettre dans son cerveau à la fois extra large et incroyablement étriqué d’autiste Asperger ? Paul a le sentiment que jamais il n’atteindra la normalité de tout le monde. Si tant est que cela soit souhaitable…

Paul possède une mémoire incroyable.  Il la perçoit comme une immense bibliothèque recélant de nombreux tiroirs où il range tous les livres qu’il a lu, toutes les informations sur tous les sujets dont il prend connaissance. Il mémorise presque tout ce qui lui passe sous les yeux quand ça l’intéresse. Son cerveau encode directement, sans effort chaque information lue, vue ou entendue. Il n’apprend rien. Il retient. Sa mémoire, c’est sa chambre forte.

Si sa mémoire est extraordinaire, il en est également la victime. Il retient toutes les contrariétés qu’il aimerait oublier et qui se cramponnent à son esprit.  Le moindre grain de sable dans les rouages lui est intolérable.

Il est né en 1999 au sein d’une famille harmonieuse et aimante. Il n’était pas facile, pas docile, en rébellion contre le monde, contre ses parents, contre tout.  De ses 3 à 16 ans, il ne cesse de voir des médecins qui ne parviennent pas à poser un diagnostic. Durant toutes ces années, il ne savait pas qui il était et personne ne pouvait lui dire, pas même sa propre mère. Le 22 juin 2015, il a 16 ans et enfin un médecin le diagnostic autiste Asperger. Il est soulagé. Enfin un mot pour lui dire qui il est.

Grace aux médecins, les parents réalisent à quel point Paul essayait de passer sa vie à s’adapter. Un Asperger est dans une sur adaptation permanente au monde, ce qui lui pompe l’air, les nerfs, l’organisme… La violence est sa défense pour se protéger.

Sa passion, c’est de dresser des listes. Tous les jours. Des listes sur les défunts lui donnent le sentiment de posséder toutes les personnes qui ont fait l’histoire du monde, de se les approprier et de les connaître. Il lutte ainsi contre l’oubli. Contre l’injustice.  Il prête particulièrement attention au passé car l’histoire est porteuse de leçons que l’on devrait retenir. Il prête peu d’attention aux vivants puisque les interactions sociales lui posent un problème. Avec les morts, nul besoin de politesse, de code, de sentiments… Il donne l’impression de se foutre des gens, ce qui n’est pas vrai : il ne sait tout simplement pas gérer les vivants, à commencer par lui-même.

Dans une situation lambda, tel que prendre simplement le métro, son cerveau surchauffe. Il se pose 1000 questions. Il préfère s’isoler dans sa chambre et suivre sa routine. S’il se montre inflexible, c’est pour survivre, pour conserver une certaine stabilité mentale. Pour lui, choisir est un enfer.

Et tout l’agresse. Dans son monde de vie idéal, les gens sont respectueux les uns des autres, des règles, de l’éthique. Ils sont consciencieux, honnêtes, pacifiques. Mais son monde idéal n’est qu’une chimère. Il devient alors capable de violence car tout le révolte. Paul se sent tel un étranger dans beaucoup de situations de la vie. Lors de diners, il ne comprend pas l’intérêt du bavardage. Ce qu’il aime, c’est apprendre !

Les livres sont ses meilleurs amis. Avec les livres, il se situe dans un monde où il n’y a pas à interagir. Sans les livres, il ne sait pas ce qu’il ferait. Il est en tout cas certain qu’il n’aurait pas la philosophie de vie qu’il a.

Quand il était petit et qu’il s’en prenait à sa mère, il lui disait : « ce n’est pas moi, c’est ma tête. » Il avait déjà conscience qu’il agissait malgré lui, qu’une force irrésistible le poussait à agir comme un petit démon. Un rien le fait sur-réagir : sa mère qui va contrarier son emploi du temps, son frère qui n’éteint pas la lumière et qui gaspille de l’énergie, son père qui n’emploie pas le mot adéquat… Il devient fou !

Paul aimerait que son entourage puisse comprendre l’énorme dose énergie qu’un Asperger doit fournir pour essayer de se conformer à ce qu’on attend de lui, pour ne pas être déconsidéré. Ce qui rend ses contacts difficiles avec pour nouer des amitiés ou des relations amoureuses. Faire des petits mensonges pour que la vie soit plus agréable lui est impossible… La vérité avant tout, peu importe ce qu’en pensent les autres !

Son autisme est comme une prison qui le rend sourd et aveugle, y compris parfois à ceux qu’il aime le plus au monde. Il dit : « On dit souvent que les autistes ne ressentent pas d’émotion et n’ont pas d’empathie pour les autres. C’est une fausse croyance. Je crois plutôt que nous ressentons trop d’émotions… Nous ne savons pas comment les exprimer pour les rendre compréhensibles aux neurotypiques… Je ressens très fort, pour ma part, la souffrance des autres personnes, des animaux : simplement, je n’ai pas le moyen d’y répondre de manière « attendue » »

Participer au jeu télévisé auquel il a été sélectionné sur TF1 pendant presque six mois, lui a permis de sortir quelque peu de sa prison. Avec le jeu, ses parents ont appris à le connaître. C’est à ce moment qu’ils ont réalisé que Paul n’avait pas besoin de réviser pour énoncer quelque chose. L’émission à prouver à sa famille, qu’il était capable de se dépasser et d’aller au-delà de son handicap. Un grand soulagement pour les parents, et pour Paul, l’occasion de se stabiliser pour le moment.

Laurence de Vestel « Bienvenue dans mon monde » Juin 2023 – ©Oltome.com2023

« Bienvenue dans mon monde » de Paul El Kharrat est un magnifique témoignage très précieux pour tout ceux qui souhaitent se mettre dans le cerveau à la fois extra large et incroyablement étriqué d’un autiste Asperger. Nous sommes amenés à connaître un nombre croissant d’autistes Asperger qui ne manquent pas de nous fasciner ou de nous interroger. Greta Thumberg, dit qu’être Asperger, c’est détenir un super pouvoir et que le monde se porterait bien mieux s’il y avait plus d’Asperger. Je veux bien la croire… Comme le souligne Paul El Kharrat : « On dit souvent que les autistes ne ressentent pas d’émotion et n’ont pas d’empathie pour les autres. C’est une fausse croyance. Je crois plutôt que nous ressentons trop d’émotions… Nous ne savons pas comment les exprimer pour les rendre compréhensibles aux neurotypiques… Je ressens très fort, pour ma part, la souffrance des autres personnes, des animaux : simplement, je n’ai pas le moyen d’y répondre de manière « attendue » »

Oltome - Paul El Kharrat

Paul El Kharrat est né le 2 juin 1999 à Saint-Germain-en-Laye. A l'âge de 16 ans, il est diagnostiqué autiste Asperger. Par la suite, il est devenu un candidat de jeu télévisé, un écrivain et un chroniqueur de radio et de télévision français. Il se fait connaître en 2019 en participant 153 fois à l'émission "Les Douze Coups de midi" de TF1, ce qui fait de lui l'un des plus grands champions du jeu. Il est l'auteur de "Bienvenue dans mon monde", livre dans lequel Paul El Kharrat témoigne de ce que c'est que d'être dans le cerveau d'un autiste atteint du syndrome d'Asperger.

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