Mohican d’Eric Fottorino relate l’histoire de trois générations de paysans, les Danthôme, dans le Jura qui cultivent une exploitation de 50 hectares, « Les Soulaillons » des terres très dures et ingrates.
Brun, 76 ans, le patriarche tombe malade très probablement à cause des pratiques agricoles, pesticides, herbicides qu’il a utilisé au nom de la modernité et du progrès.
Mo, son fils, est beaucoup plus écologiste, un peu sauvage. Mo se heurte à son père qui pour échapper à la faillite et par souci de se racheter son passé d’agriculteur pollueur accepte l’arrivée d’éoliennes sur son exploitation. Brun est un enfant de la guerre et des Trente Glorieuses. Il tire les enseignements de l’agriculture de son père, Léonte, une époque où les hommes travaillaient comme des bêtes, considérés comme des culs terreux qui ne savaient rien, n’avaient pas le temps de s’instruire ou d’apprendre à lire. Brun a n’a juré que par le progrès et la modernité avec les nouvelles machines agricoles, l’usage de la chimie, la course à la productivité.
Les conceptions de l’agriculture de Mo sont aux antipodes de celles de son père et porte un regard très critique. Cependant, lorsqu’il apprend la malade de son père, il l’écoute et comprend comment l’histoire de l’agriculture au travers l’histoire de ses aieux. Face à l’arrivée des éoliennes et à la maladie de Brun, père et fils deviennent « frères ».
Eric Fottorino connaît très le sujet. Quand Eric Fottorino a débuté au monde, il était en charge des affaires agricoles. Au cours des décennies, Fottorino comprend que l’agriculture est déterminante dans le monde entier. Il a cette conscience aiguë que le monde agriculture est notre indenté à tous et de déterminant pour le monde entier. Il pressent que le jour où l’on commencerait à abdiquer cette identité au nom de la modernité, de la mondialisation, ce serait désastreux. Il voit la France devenir de plus en plus dénaturée, artificialisée. Son récit est à la fois poétique, inspiré par les merveilleux paysages du jura et très enseignant, particulièrement en matière d’éolienne. Mohican est un très beau plaidoyer pour la terre.
L’histoire des 50 dernières années de paysannerie au travers d’une sage familiale qui sert de magnifique plaidoyer pour un monde qui ne peut et ne veut pas mourir.
Eric Fottorino est né en France, à Nice, en 1960. Il est journaliste et écrivain.
Eric Fottorino est le fils d'une infirmière, Monique Chabrerie. Elle est enceinte d'un juif marocain natif de Fes, auquel Eric Fottorino consacrera un livre "Question à mon père". Elle épousera plus tard un kinésithérapeute pied-noir de Tunisie, Michel Fottorino, qui adoptera Eric. Celui-ci va lui consacrer également un récit, "L'homme qui m'aimait tout bas".
Il passe son enfance à Bordeaux et suit ses études à La Rochelle pour devenir avocat ou magistrat. Mais il intègre l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et s'intéressera désormais au journalisme.
Il rejoint le Monde en 1986 où il effectuera dès lors une brillante carrière. Il sera l'envoyé spécial du Le Monde dans de multiples pays. Il réalise de nombreux portrait (Mitterand, Tabarly, Jane Birkin, Roland Dumas, Mobutu...) et aura publié quelque 2000 textes dans Le monde. Il aura passé 25 ans au quotidien le Monde qu'il relate dans "Mon tour du Monde" publié chez Gallimard. Il dirigera le quotidien de 2007 à 2011 dont il sera renvoyé pour écrire comme il pense... Pour lui "Le Monde a rejoint la cohorte de ces titres renommés dont le sort est désormais lié au capital et au bon vouloir des capitaines d'industrie ou de la finance."
Eric Fottorino est l'auteur d'un très grand nombre de romans, dont "Mohican" paru en 2021.
