"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." Ciceron

Permaculture humaine – Des clés pour vivre la transition

Synthèse & résumé À propos du livre Biographie de l'auteur

Résumé du livre de Bernard Alonso « Permaculture humaine »

 
« Nous sommes formatés par la culture contemporaine dominante : produire et consommer toujours plus quitte à étouffer notre identité profonde.  D’où ce malaise existentiel aujourd’hui si perceptible.  Comment dans ces conditions retrouver du sens, éviter le surmenage, le manque de références, de repères, d’idéal, d’espérance.  Mais lorsque notre intériorité se rebiffe, lorsque des expériences spirituelles s‘amorcent, un nouveau monde qui part des profondeurs de nous-même, nous met en marche vers une transformation du monde.  C’est ici que la permaculture nous donne les clés…. Et l’on comprend que tout se joue finalement sur l’amour.  L’amour de la nature, l’amour des humains entre eux.  C’est un grand projet de fraternité, de solidarité, de convivialité ».  Jean-Marie Pelt.

INTRODUCTION

Toutes les activités humaines sont revues à la lumière d’une situation nouvelle : la conscience d’un monde fini et fragile.  À défaut d’agir, de vraies ruptures sont à craindre.  Prendre conscience de la précarité de la situation nous invite à agir, à réduire notre dépendance envers les énergies fossiles et à mettre nos modes de vies en adéquation avec les ressources disponibles sur la planète.  Construisons le changement au lieu de le subir.
La permaculture humaine répond à cette délicate période de transition en reconstruisant des écosystèmes humains  s’inspirant des modèles de la nature.
Évaluez l’impact de vos activités sur la planète pour prendre conscience de l’urgence de la réduire.
Quelle est la surface de votre logement ?
Combien de km parcourez-vous en voiture ?
Combien de fois par semaine mangez-vous de la viande ou du poisson ?
Combien de légumes ou fruits consommez-vous de saison et localement ?
Quelle quantité de déchet produisez-vous ?…
Le bilan carbone permet d’évaluer le volume de gaz à effet de serre émis par une personne lors de ses activités.  L’empreinte écologique mesure l’influence des activités humaines sur l’ensemble des ressources naturelles.  Réduisez les 2 !

I. DES CLES POUR ABORDER LA PERMACULTURE HUMAINE

1. Définition et fondements de la permaculture classique

La permaculture est une approche systémique qui permet de créer des écosystèmes viables en s’inspirant des lois de la nature.  Les trois piliers de la permaculture : prendre soin de la Terre, prendre soin de l’humain, et gérer l’abondance.  La permaculture repose sur l’idée que la nature est spontanément abondante, que la vie se perpétue d’elle-même indéfiniment, par l’interrelation de toutes les formes de vie existantes.
Le « design » évoque un ensemble de pratiques destinées à concevoir, planifier, aménager, structurer un espace, un projet, un groupe, des relations ou des organisations afin de les rendre féconds et durables.  Chaque design sera particulier à chaque situation.  Le permaculteur s’efforce d’intervenir avec sagesse et le moins possible sur l’écosystème étudié.
Les fondateurs de la permaculture sont deux australiens : Bill Mollison et David Holmgren.
Les principes de Mollison pour réaliser un design :  Travailler avec la nature – Prévoir l’efficacité énergétique – Les seules limites sont celles de notre imagination – La diversité est la base de la résilience – Chaque élément remplit plusieurs fonctions – Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments – Le problème d’un élément est la solution d’un autre élément – Prendre la responsabilité de sa vie, maintenant.
Les 12 principes définis par David Holmgren
Observer et interagir
Capter et stocker l’énergie
Obtenir une récolte, une production de richesse
Appliquer l’autorégulation et accepter les réactions
Utiliser et valoriser les ressources
Éviter la production de déchets
Concevoir le design d’ensemble avant d’en venir aux détails
Intégrer plutôt que séparer
Adopter des solutions modestes et lentes
Favoriser la biodiversité
Repérer et valoriser les effets bordures
Réagir aux changements de façon créative

2. L’apport de la permaculture humaine

« La véritable sécurité réside en nous-mêmes, la meilleure assurance est celle constituée par la présence de bons amis et de bons voisins, et dans la possibilité de vivre dans une société qui ait un sens » écrivait Bill Mollison.  Chacun à un rôle spécifique à jouer dans le grand puzzle de l’humanité.  Quel que soit le domaine dans lequel le permaculteur applique ses talents au service de l’environnement, l’efficacité des systèmes en sera augmentée.   La permaculture est une vision, une approche ou une philosophie appliquée à un écosystème et non une technique.

3. Changer le monde en commençant par soi-même

Un changement durable et profond commence par soi, de l’intérieur vers l’extérieur et nous enracine alors dans notre dimension profonde, dans notre relation avec ce qui est « plus grand que soi », dans nos relations aux autres et à la société.  Le changement par l’exemple sera contagieux !  Se transformer demande de sortir du déni, d’oser être soi, de dépasser les solutions simplistes, de rester positif et créatif et de célébrer la vie !

4. Retrouver notre appartenance profonde à la nature

L’humanité doit ré-apprendre à se positionner comme un partenaire de la nature, associé à l’évolution et à la cocréation du monde.  Laissons-nous guider par l’intelligence naturelle oubliée et refoulée au fond de nous nous, laissons-nous nous dépouiller du formatage qui étouffe notre véritable identité pour laisser place à un équilibre dynamique et serein.

5. La nature, un modèle à imiter

L’être humain a oublié qu’il appartient au grand cycle de la vie.  Lao Tse disait : « Connais l’unité et tu connaîtras la totalité ».  Prenons le temps d’observer les modèles de la nature pour résoudre un problème, imitons-les et appliquons-les à nos designs, nous suggère la biomimétiste Janine Benyus.  Dans la nature, il n’y a pas de hiérarchie : adoptons la coopération et pas la compétition.

6. Le concept de niche écologique

La nouvelle humanité se construira d’autant mieux si chacun a trouvé sa « niche », son rôle et fonctionne en harmonie et complémentarité avec les autres.  Le processus de design va aider chacun à définir et à s’approprier sa niche individuelle, sa place dans l’univers et dans la société.

7. Deux hémisphères du cerveau valent mieux qu’un

Notre hémisphère gauche apporte la conscience du je, de l’égo et des détails.  Notre hémisphère droit apporte la conscience du nous, du collectif, une vision globale.  Avec l’expérience, nous pouvons choisir d’orienter notre regard, de passer d’un hémisphère à l’autre pour aider nos hémisphères à coopérer.  Pour activer notre hémisphère droit : faites silence, évitez le stress, regardez ce qui vous entoure, n’ayez aucune intention précise, ne vous posez pas de question et restez dans le ressenti.  Expansion ? Contraction ? Réfléchissez à la suite à donner.

8. Le travail en équipe ou l’intelligence collective

Dans notre société du chacun pour soi, la solidarité a presque disparu dans nos sociétés ce qui rend la survie de chacun plus précaire et angoissante.  D’où l’importance pour chacun de trouver sa niche pour trouver son équilibre, son épanouissement.  Chaque individu doit avoir une idée claire de son rôle dans l’équipe et connaître celui des autres.  Un climat de confiance dans le groupe et une bonne communication sont déterminants pour permettre ce subtil équilibre.
Douze pistes pour construire une équipe unie et opérationnelle :

  • Formuler clairement l’intention commune du groupe
  • Passer du Je ou Nous (faites l’exercice le temps d’un repas de vous interdire de dire je)
  • Faire connaissance en évaluant les potentiels de l’équipe
  • Etre vrai et authentique
  • Féliciter les membres de l’équipe
  • Écouter et se sentir écouter (bâton de parole – veilleur)
  • Instaurer un climat de confiance
  • Prendre les décisions par consentement (pas par unanimité)
  • Favoriser les sessions courtes et fréquentes
  • Pratiquer le détachement
  • Célébrer la vie et entretenir la joie
  • Développer la communication non verbale

Erreurs à éviter : ignorer nos qualités, priver le groupe de nos aptitudes, engager l’action avant d’avoir établi les procédures de fonctionnement du groupe, donner le pouvoir à une personne, ignorer la minorité silencieuse, laisser s’installer la passivité, les réunions interminables, faire fi des personnes plus lentes, se laisser influencer par de faux experts, négliger les conseils d’un pro.

II. LE DESIGN

1. Définition du design en permaculture

En permaculture, le design s’inspire des lois de la nature pour déterminer les meilleures stratégies et pour assurer la viabilité et la résilience d’un système.  L’objectif final demeure l’autonomie, à l’instar des écosystèmes naturels.  Le design est un processus évolutif et créatif.  Prenez votre temps pour établir le design : il est plus facile de modifier un plan que de revenir sur des actions déjà engagées.

2. Les neuves étapes du design

1. Observer et interagir
Sans analyser, sans juger, en sollicitant son cerveau droit, ressentir ses expansions / contractions et en faire bénéficier au groupe sans se soucier d’être jugé.

  1. Identifier l’effet bordure


La zone d’échange entre ce qui se développe entre deux environnements distincts est une zone particulièrement fertile et riche d’atouts.

  1. Déterminer les ressources disponibles

Les ressources disponibles à l’interne (ressources humaines, financières, familiales.)
Les facteurs limitant à l’interne (conflits, discriminations…)
Les ressources disponibles à l’externe (voies d’accès, autorités locales, sources, reliefs…)
Les facteurs limitants à l’externe (lois, distances, réglementations économiques…)
Les besoins matériels et immatériels (nourriture, eau, transport, appuis…)

  1. Évaluer et trier les données recueillies

Trier en Besoins / Rôles / Objectif pour mettre en évidence les éléments qui seront nécessaires pour identifier le fil conducteur du design

  1. Découvrir, connecter et analyser les niches avec des « T »

Dessiner un T par personne et par élément du système.
Au dessus à droite : colonne d’atouts et compétences, en dessous : les forces
Au dessus à gauche : colonne des besoins, en dessous : faiblesses ressenties
Le permaculteur cherchera à intégrer le bien commun à ses objectifs personnels et non l’inverse.

  1. Rêves et remue-méninges

Durant cette étape brainstorming, le cerveau sera invité à dépasser les formes apprises pour libérer l’imagination vers des formes inspirées de la nature. Soyez innovants sans limites.

  1. Concevoir un design fonctionnel

L’équipe vérifiee que le projet constituera un écosystème viable et pérenne : le projet répond-il à un besoin de l’écosystème ? Va-t-il créer de la richesse ? Va-t-il créer plus d’énergie qu’en consommer ? Le projet bénéfieciera-t-il à tous les éléments du système ? Chaque élément sera-t-il en relation avec d’autres éléments du système ? Chaque élément aura-t-il plusieurs fonctions ? Le projet est-il viable et pérenne ? Quel est son impact environnemental, social et économique ?

  1. Installer et mettre en œuvre le design

Soyez méthodique en ce qui concerne la programmation des actions.

  1. Maintenir la pérennité du design

Le projet doit s’autoréguler :  tout projet demande à être ajusté, reconstruit ou amélioré.

III. PRENDRE SOIN DE LA TERRE

1. La biodiversité, clé de l’équilibre

L’être humain peut avoir un impact positif sur son environnement s’il choisit de restaurer les milieux qu’il a déséquilibré par des activités désordonnées.  L’activité humaine a eu un impact majeur sur l’eau, les sols et la forêt.

  • Un écosystème naturel est un ensemble vivant rassemblant différentes espèces en interrelation les unes avec les autres et avec leur milieu dans un espace donné.
  • Tout écosystème naturel a des fonctions écologiques essentielles à l’équilibre de l’écosystème Terre.
  • La biodiversité rend des services écologiques gratuitement à toutes les espèces vivantes : approvisionnement (en eau, nourriture, énergies, ressources…), régulation (assumée par les océans, sols, forêts…) sans que personne n’ait à intervenir, appui (habitats aux plants et aux animaux, matières premières…) culturels (beauté des paysages, surfer…)

2. L’eau, c’est la vie !

La fonction de l’eau dans l’écosystème Terre est de maintenir en vie toutes les espèces ! Rien de moins !  N’oublions jamais que l’eau « tombée de ciel » est présente dans tout le cosmos sous forme de glace ou de vapeur et que l’eau liquide n’est présente que sur notre planète.  Rien ne se perd, rien ne se crée : c’est toujours le même volume d’eau sur notre planète depuis les origines qui est en circulation et qui alimente sans cesse les rivières, les glaciers, les nappes phréatiques, les sols et nos robinets.  L’eau que l’on boit a déjà été bue plusieurs fois, peut-être même par un dinosaure !
Or le nombre d’humains est en augmentation constante et les communautés et les activités agricoles et économiques s’installent de préférence près de l’eau.  Les milieux naturels se dégradent, les nappes phréatiques se vident, et le déboisement aggrave la situation en asséchant les sols.  Il est urgent de renvoyer les eaux de pluie à la terre et d’épurer les eaux usées par phytoépuration.  93 % de l’eau potable est utilisée pour l’hygiène et le nettoyage ! 1% de l’eau du robinet seulement est utilisée en tant qu’eau potable !
Dans nos designs, il faut redonner une place prioritaire à l’eau.
Sources : D’où vient l’eau que je bois ? Prévoir plusieurs sources d’eau. Observer la quantité d’eau de pluie.  Retracer l’historique du terrain.  Analyser la qualité de l’eau et du sol.  Observer les écoulements.
Besoins : Quels sont les besoins quotidiens en eau pour la famille ? En eau potable et en eau de pluie ?
Traitements :  Où va l’eau utilisée ? Séparer les eaux grises des eaux noires.  Réutiliser l’eau recyclée.  Utiliser des toilettes sèches.  Visualiser les excréments comme des ressources.  Faire des économies d’eau partout où c’est possible. Ne plus utiliser de produits polluants.  Traquer les fuites d’eau sur le réseau d’eau potable. Dynamiser l’eau. Traiter l’eau par phytoépuration.

3. Le sol c’est aussi la vie !

7.000.000 d’invertébrés vivent sous la semelle d’un randonneur ! Sous nos pieds, se jouent des équilibres subtils et vitaux pour tous les cycles de la vie et pour notre survie.  Les sols stockent, acheminent, filtrent, purifient, recyclent, restituent, dépolluent… Ils rendent une multitude de services gratuits aux êtres humains.
Or, il faut beaucoup de siècles ou des milliers d’années pour qu’un sol se forme.  La couche arable représente entre 15 à 30 cm du sol.  Elle est fragile et précieuse.  Apprenons à connaître les conditions qui permettent au sol de donner de lui-même en abondance :

  1. Un sol vivant est naturellement couvert (veillez à ce que le sol soit couvert)
  2. Tout ce qui vit et respire à besoin d’eau et d’oxygène (ne compactez pas le sol)

Ainsi la terre gardera sa souplesse et sa fertilité et laissera pénétrer l’eau et l’air nécessaire à la vie de ses habitants.

  1. Chaque strate du sol joue un rôle spécifique (ne retournez pas le sol)

Aucun produit miracle ne pourra compenser durablement la perte de vitalité du sol due au labour avec la charrue.  C’est le travail du sol et non les cultures elles-mêmes qui épuisent la terre.

  1. La biodiversité s’installe et se perpétue spontanément (diversifiez et associez les espèces)

Les végétaux sont des êtres vivants qui préfèrent vivre en compagnie d’autres espèces qu’en monoculture qui provoque un appauvrissement minéral et génétique, et attire virus, maladies, ravageurs…  D’où l’importance des rotations et associations de culture.

  1. Tout ce qui grandit, se reproduit, meurt sur terre (laissez se décomposer sur place les déchets)

Feuilles, tiges, racines, paille, mauvais herbes (non grainées), servira de paillis naturel au sol, de nourriture aux microorganismes, de protection aux variations de température et de pluie et contribuera à créer de l’humus et augmenter la fertilité naturelle.
Ce qui indique une auto-fertilité atteinte :

  • La bonne santé des plantes
  • Nombreux vers de terre
  • Présence d’insectes et d’oiseaux variés
  • Souplesse et bonne odeur de la terre

Lorsque le sol a atteint son équilibre biologique, il suffit de maintenir le paillage et de laisser le sol s’autoréguler.  Cultivez…

4. La forêt, trait d’union entre ciel et terre

Les forêts dans leur rôle de fournisseur de 50 % de notre oxygène et absorbeur de 40 % du gaz carbonique sont nos remparts face au changement climatique.   La situation est sans précédent dans l’histoire de l’humanité : la concentration de CO2 atmosphérique est plus élevée que jamais et la déforestation n’a jamais été aussi grave.
Que pouvons-nous faire ?

  • Entrer en sylvilisation, en interdépendance, en cogestion, en coresponsabilité, en solidarité.
  • Réduire sa consommation de viande
  • Boycotter les produits fabriqués à partir de bois exotique
  • Limiter sa consommation de papier
  • Planter des jardins foret
  • Plaider auprès des politiques
  • Acheter, c’est voter !

Les 7 strates de la forêt :
1. Les plantes herbacées vivaces   2.  La strate arbustive   3.  La rhizosphère : là où se développent les racines   4.  La strate arborée basse (5m)   5.  Plantes couvre-sol   6. Canopée   7.  Strate des grimpants
En choisissant des plantes qui nous donnent des fruits et légumes, nous créons un « jardin-forêt » comestible et autogéré.  Plus la diversité végétale est grande dans ces strates, plus variés sont les habitats pour la faune et plus grande est la vitalité du sol.  Ce milieu captera l’eau et favorisera un microclimat propice aux régimes de pluie.  Les forêts comestibles créent la fertilité du sol.  Elles peuvent arriver à maturité en 4 ans.  Garder le sol couvert !

III. PRENDRE SOIN DE L’HUMAIN

1. Permacultivons notre alimentation

Nos habitudes alimentaires épuisent les ressources naturelles, occasionnent de la pollution, d’énormes gaspillages et des problèmes de santé.

  • Retrouvons une agriculture familiale, locale et durable
  • Retrouver une nourriture de qualité est une priorité absolue
  • Imitons les animaux
    • Adaptons-nous à la nourriture disponible là où nous vivons
    • Adaptons-nous à la nourriture disponible
    • Adaptons-nous aux aliments disponibles sur notre territoire
    • Nourrissons-nous en fonction des besoins et circonstance
    • Cessons de nous nourrir mal avec la nourriture industrielle

2. L’eau, un élément vital

Un élément vital, bien commun mal réparti et menacé par la pollution.  Un tiers de la population mondiale ne dispose pas de sanitaires ni de latrines. Nos aïeux auraient-ils imaginé que l’eau se vendrait un jour en bouteille en plastique ?
Eau du robinet ou en bouteille ? En France, l’eau du robinet est le produit alimentaire le plus contrôlé et d’après les autorités, parmi les eaux les plus sures du mondes.  Le choix se joue bien plus sur le plan économique et environnemental.  L’eau en bouteille produit 240000 tonnes de déchets plastiques.  Profitons de l’eau du robinet !  Veillons à stocker, filtrer et dynamiser l’eau de pluie pour la rendre potable.  Et cessons d’utiliser l’eau potable pour arroser le jardin, tirer les chasses des toilette, laver nos voitures.
Revitaliser l’eau que nous buvons.  L’eau du robinet peut être bonifiée avant d’être bue en la filtrant avec du charbon actif ou un filtre à osmose inverse.  On peut également la battre au fouet avant de la laisser décanter quelques heures.  On peut l’exposer quelques instants au soleil pour la laisser capter la force vitale de l’astre et le chlore s’évaporera plus facilement. Créer un vortex en transvasant l’eau d’un récipient dans un autre et buvez là rapidement.  Préférez les récipients en verre.
Visiter le site EAUTARCIE de Joseph Orszagh pour trouver les solutions de potabilisation de l’eau de pluie permettant une eau de grande qualité sans aucun traitement chimique.  Installez vous-même sur votre réseau de plomberie un Pluvalor (à créer vous-même) – Voir site.  La formule la plus simple et la plus économique consiste à recueillir l’eau de toiture dans une cuve enterrée en béton ou en briques.  Le béton neutralise l’acidité naturelle de l’eau de pluie et la charge légèrement en sels minéraux.  L’eau se conserve très bien, à l’abri de la lumière et des variations de température.  Pour les petits budgets, l’eau sera extraite avec un seau fixé au bout d’une corde.  Les besoins en filtration de l’eau de pluie dépendant de la région.  Prévoyez un filtre à osmose inverse avec un préfiltre de 5 microns pour retenir les sédiments, une membrane et du charbon actif pour retenir les bactéries et les pollutions chimiques.  C’est la seule technique qui corrige la composition chimique et électrochimique de l’eau pour un prix abordable.

3. Se nourrir grâce aux végétaux

L’agroécologie et l’agroforesterie peuvent nourrir la planète.  L’agroécologie est née de la rencontre des sciences agronomique et écologique, elle est un outil qui redonne vie au sol et aux populations en réduisant la pauvreté des agriculteurs.
Un cercle vertueux qui prône les semences paysannes qui contiennent une identité génétique depuis des millénaires et assurent la continuité des espèce.  Refuser les hybrides F1, le résultat du croisement de deux plantes « parents » choisies pour leurs qualités particulières mais qui dès la deuxième génération deviennent instables.  En tant qu’élément de l’écosystème, l’humain à son rôle à jouer dans la circulation des semences, comme les oiseaux, les animaux terrestres et le vent grâce auxquels les semences se sont toujours propagées librement.  Le permaculteur désireux de produire sa nourriture et de contribuer à la souveraineté alimentaire veillera à récolter et à conserver ses propres graines pour pérenniser ses récoltes et échange avec d’autre cultivateurs.
Chacun peut produire des végétaux chez soi s’il a un petit jardin ou une petite terrasse.  Conserver les végétaux pour en profiter en toutes saisons :

  • Stockage dans un endroit sec et bien ventilé pour les fruits à coques ou certaine pdt
  • Enfouissement dans le sable (carottes)
  • Séchage de fruits et de légumes
  • Stérilisation, sirops, confitures
  • Rafraichissement dans un frigo du désert ou un zeer
  • Conservation des légumes dans l’huile ou dans l’alcool

La lactofermentation, comment ça marche ?

  1. Laver, râper ou émincer les légumes bio en très petits morceaux. Y associer les légumes, épices, aromates qui vous plaisent.
  2. Ajouter du gros sel : 30 grammes par litre
  3. Ébouillanter les bocaux en verre et leurs couvercles
  4. Remplir les bocaux avec les légumes en les tassant au maximum pour chasser l’air
  5. Remplir d’eau tiède
  6. Poser une planche de bois sur les pots bien remplis
  7. Laisser à température ambiante (entre 15 et 25 °C) et à l’abri de la lumière
  8. Après 2 ou 3 jours, bien refermer les couvercles.
  9. Conservez pendant un mois avant de déguster.
  10. Durée de conservation : 1 an – Par contre si l’odeur ou la couleur n’est pas agréable lorsque vous ouvrirez le bocal, c’est que le processus a échoué. Jeter le contenu.

Un design pour nourrir ma famille

Pour se nourrir, l’humain à besoin quotidiennement d’une diversité d’aliments qu’il peut produire sur place, ramasser, cueillir, glaner, chasse, pêcher, troquer ou acheter.  Il a besoin d’une eau de bonne qualité.  Et surtout d’un régime adéquat qui procure joie et santé.

  1. Observer : Quels sont les types d’aliments que je consomme le plus souvent ? Ceux qui me font le plus de bien ? D’où viennent les produits que je mange le plus souvent ? Est-ce que j’achète des aliments transformés ? D’où vient l’eau que je bois ? Est-ce que je produis certains de mes aliments ? Est-ce que j’aime cuisiner ? Quelles sont mes motivations pour manger ? Ai-je des réserves de nourriture et pour combien de temps ?…
  2. Identifier l’effet bordure : Je mange le plus souvent seul ou en compagnie ? Chez moi ou à l’extérieur ? Quels sont les producteurs bio près de chez moi ? Pourrais-je troquer avec mes voisins ? Quel rôle joue ma culture ou mon éducation dans la manière dont je me nourris.
  3. Recenser mes ressources et mes besoins : Quel budget ? Quels aliments je peux cultiver chez moi ? Quels sont mes besoins en colories ?
  4. Évaluer et trier les données. Puis je produire une partie de ma nourriture ? La façon dont je me nourris est-elle compatible avec les principes de la permaculture ?
  5. Les niches de vote alimentation : Suis-je végétarien par respect des animaux ou par difficulté de la digérer ?
  6. Rêve et remue-méninges : Quelle serait mon alimentation idéale ? D’où viendrait-elle ? Comment serait-elle cuisinée, distribué, produite ?
  7. Concevoir le design : voyez comment tout mettre en place chez vous y compris pour l’eau
  8. Installer et mettre en œuvre le design dans l’espace et le temps
  9. Maintenir la pérennité du système

CONCLUSION

Avec les outils proposés dans ce livre, vous allez pouvoir construire votre chemin de transition personnelle et soutenir celle de votre groupe d’appartenance (famille, association, mouvement, quartier village…).  Chacun, selon son rythme, ses besoins, ses désirs va élaborer un design de vie et de ses projets pour établir un plan d’action pour atteindre ses objectifs.
Laurence de Vestel, Février 2019 – © Oltome.com

« Permaculture Humaine« , écrit par Bernard Alonso et Cécile Guiochon est un manuel précis et clair.  Il propose des outils ou des clés pour vivre la transition en construisant son chemin de transition personnelle.  Il nous apprend à vivre et à soutenir celle de son groupe d’appartenance (famille, association, mouvement, quartier village…) en trouvant sa niche.  Chacun, selon son rythme, ses besoins, ses désirs peut élaborer un design de vie et de ses projets.  Ainsi chacun peut établir un plan d’action pour atteindre ses objectifs et vivre « demain » avec sérénité.
Bernard Alonso : « La permaculture, un art pour fonctionner ensemble »
(Extrait Kaisin)
Le Canadien Bernard Alonso est conférencier international et praticien en permaculture depuis plus de vingt ans. Fondateur de Permaculture Internationale, il a écrit avec Cécile Guiochon, l’ouvrage Permaculture Humaine, des clés pour vivre la transition.  « Beaucoup de personnes se lèvent le matin en se demandant quel est le sens de tout ça. On travaille huit heures par jour, quarante heures par semaine, la société est en déclin, l’économie dysfonctionnelle, les réserves de pétrole diminuent… On se demande ce qu’il faut faire. Par où on commence ? Ce livre est là pour outiller les gens. Car il y a une demande. Je le vois au succès de mes formations. Nous sommes actuellement en transition entre un modèle industriel qui s’écroule, qui n’a pas fait ses preuves, et un nouveau monde plus collaboratif, plus associatif où l’on doit apprendre à collaborer pour laisser une planète viable à nos enfants et aux générations futures. »

Oltome - Bernard Alonso biographie Bernard Alonso est un permaculteur Canadien.   Il a  été formé en Permaculture par l’Institut de Permaculture au Canada.  Il a appliquer les principes de Permaculture sur sa ferme de Rougemont, au Québec, où il a géré depuis 1993 la pommeraie biologique.   Aux "Jardins Mère Nature", l’École de la Mère Nature il a élaboré un programme éducatif scolaire où il a reçu plus de 10 000 enfants par année dans le cadre de visites, classes vertes, en sensibilisant les jeunes à la nature, à l’écologie et aux joies de la ferme.   Il organise également sur sa ferme des cours de design en permaculture. En 2007, il a vendu sa ferme pour vouer son temps à la propagation de la Permaculture dans le monde, mais surtout celle de la permaculture humaine, dont il est le concepteur. Il applique les principes de la permaculture sur le fonctionnement et le comportement des sociétés humaines partout où il est invité.  En plus de propager une conscience écologique, il forme des professeurs efficaces qui enseignent cette nouvelle approche dynamique; celle de comprendre la Nature tout en l’imitant. Sa particularité : faire surgir la créativité existant en chacun des participants. Il est co-auteur du livre "Permaculture humaine: Des clés pour vivre la transition" (Écosociété, 2016) et cofondateur de l’UCIT (l’Université collaborative internationale de la transition). Bernard siège au conseil d’administration de Nature-Action Québec depuis 1993, et a été reconnu publiquement en 2007 pour ses 20 ans d’actions au service de l’environnement.
Elephant Oltome

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