"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." Ciceron

Permaculture

Synthèse & résumé À propos du livre Biographie de l'auteur

Résumé du livre « Permaculture » de Charles Herve-Gruyer

« Tu crois pouvoir écraser cette chenille ?
Voila, c’est fait : ce n’était pas difficile.
Maintenant, refais la chenille… »
Lanza del Vasto
 
L’étymologie d’apocalypse est « révélation »… révélation que notre belle planète est le seul refuge que nous avons pour survivre collectivement.
Perrine, ancienne juriste et Charles, ancien marin, naïfs et inexpérimentés, ont décidé de créer leur ferme pour un faire un lieu de guérison, de beauté et de cohérence.   Etre les gardiens de la vie, offrir aux plantes les conditions les plus favorables à leur épanouissement en remettant la main humaine au cœur du processus agricole et se mettre au service des vers de terre.
Lorsqu’on touche à la terre, on se relie à tout ce qui fait la vie des Hommes : alimentation, santé, paysage, emploi, économie, art de vivre, émotion, rapport à la vie… Le métier de paysan a une incidence sur toutes les grandes thématiques contemporaines : sécurité alimentaire, protection de la biodiversité, faim dans le monde, réchauffement climatique…

La Pirogue de Pupoli et autour du monde

Charles a grandi en Guyane Française au côté de Pupoli. C’est gràce à Pupoli que Charles a compris que ce n’était qu’en sachant se positionner sur sa juste place, qu’il serait capable de tracer sa route selon son cœur et ses rêves.
Pendant près de 20 ans, Charles a voyagé comme marin partout autour de la planète, à l’école de la nature et avec comme maîtres des hommes aux pieds nus.
En Amazonie, Charles a appris des Amérindiens qu’entourer son habitat d’un cocon de nature féconde, procure un profond sentiment d’autonomie et de sécurité. La nature procure tout ce dont on a besoin pour vivre. Savoir tirer profit de la disponibilité des ressources à proximité permet de disposer de temps… de temps pour rire, parler, échanger, faire silence…
Charles a été témoin de l’asphyxie de la biosphère. A son retour, la seule voie que Charles peut envisager dans ce monde occidental matérialiste et prédateur, est de devenir paysan. Le paysan comme le marin est un homme libre ! Il rencontre sa deuxième épouse, Périnne, ancienne avocate…
Et en 2004, Charles et Perrine, basent leur aventure familiale basée sur un projet d’autosuffisance avec une chaumière et une rivière sur 6500 m2. L’aventure du Bec Hellouin qui va donner le sens de leur existence commence… 

Nous sommes ce que nous mangeons

Le rapport de Charles et Perrine à la nature change radicalement leur vie. Cohabiter des mois avec les fruits et les légumes qui vous nourrissent change le rapport à la nourriture. C’est une invitation au respect. Une salade en provenance de votre potager est une salade vivante comparée à la salade qui a visité frigo, camion, supermarché… Cultiver soi-même sa nourriture est un engagement fort pour la planète et un cadeau que l’on se fait. Manger est un acte sacré qui devrait être entouré du plus grand respect. Après avoir lu Self-Sufficiency de John Seymour, Charles et Perrine sont en quête d’un engagement plus radical. En été 2006, ils décident de vivre de la vente de leur production et décide de faire de la ferme un « paradis » qui signifie jardin. Il dessine leur Ferme à l’image de leur projet sur 1,8 ha.
Les premières années de la ferme furent difficiles : un sol déclaré impropre au maraîchage, beaucoup de cailloux, une clientèle locale disparate et éloignée, et isolé de tous. L’agronome François Léger aidera beaucoup à l’essor de la ferme. 

Rencontre avec la permaculture

La permaculture est une approche qui s’appuie sur une observation extrêmement poussée du fonctionnement des écosystèmes naturels et qui va exactement à l’opposé du courant dominant contemporain qui fragilise la biosphère. Formulée par les australiens Bill Mollison et David Holmgren, la permaculture est née dans les années 1970.  Elle repose sur une éthique simple mais exigeante : prendre soin de la terre – prendre soin des hommes – partager équitablement les ressources.
L’idée centrale de la permaculture est de créer un réseau de relations bénéfiques entre tous les composants d’un système. Le design permaculturel est d’abord une démarche d’observation et réflexion pour positionner correctement les éléments d’un système les uns par rapport aux autres de manière à ce qu’ils puissent interagir.
Quelques éléments clé tirés de l’observation des écosystèmes pour dessiner comme la nature !

  • Dans la nature, tout est relié
  • Les écosystèmes fonctionnent en boucle
  • Chaque élément profite aux autres et reçoit d’eux
  • Les déchets de l’un sont la ressource de l’autre
  • Tout est recyclé
  • Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments
  • Chaque élément remplit plusieurs fonctions
  • Le tout est plus que la somme des parties
  • Chaque écosystème fonctionne de manière autonome
  • Chaque écosystème apporte à l’ensemble de la biosphère

En permaculture, il faut faire les choses lentement et commencer petit. Une petite surface très bien cultivée sera plus productive qu’une grande surface mal entretenue.    L’équilibre se fait dans la durée… La vie revient petit à petit coloniser l’agroécosystème.
Au Bec Hellouin, la ferme nourrit les émotions, l’âme des visiteurs qui s’y pressent d’année en année pour y déguster des légumes d’une qualité gustative de plus en plus incomparable. La rentabilité sera au rendez-vous 10 ans plus tard…

Influences extérieures et exotiques

Charles et Perrine se plongent dans les meilleurs livres de permaculture et s’insipirent ainsi des meilleurs exemples de réussite en la matière.
Ils suivent les conseils de Chadwick : « Cultivez juste une petite parcelle, et faites-le bien. Ensuite seulement, lorsque vos résultats sont satisfaisants, cultivez davantage. » 370 m2 suffisent à faire pousser la totalité de la nourriture nécessaire à une personne sur un an et à ce que le jardin engendre les conditions de sa propre fertilité.
Ils sont passionnés par Eliot Coleman, un des meilleurs maraîcher du monde. « La nature ne te veut rien de mal, elle te donne juste des opportunités. »   Dans sa ferme « Four Season Farm » au nord-est des Etats-Unis qu’il a reprise en 1990, Eliot fait pousser d’excellents légumes au cœur même de l’hiver particulièrement rigoureux.
Ils se replongent dans les livres des jardiniers maraîchers parisiens du 19 siècle. Pendant toute la seconde moitié du 19 siècles, les jardiniers maraîchers parisiens réalisaient jusqu’à huit ou neuf rotations de cultures par an sans machines de manière à nourrir la capitale toute l’année. 9000 personnes travaillaient sur 1379 hectares divisés en 1800 jardins pour assuré ne sécurité alimentaire exceptionnelle. Ils étaient les « orfèvres du sol ».   Une agriculture reposant sur des apports généreux en compost sous forme de terreau répandu sur les semis et des apports de paillage, léger lit de fumier déposé en mulch entre les plants. Petit à petit, les agriculteurs ont cessé de nourri le sol pour nourrir les plantes et ont commencé à nourrir directement les plantes avec des engrais solubles.
 Au Japon, Fukuoka préconise une agriculture du non agir qui donne la priorité aux actions indispensables qui vont dans le sens de la vie sans nuire ou affaiblir le potentiel vital du milieu qui a été observé attentivement au préalable.

Génèse d’une méthode et d’un programme de recherche

Une étude menée au sein de la ferme par divers chercheurs, ingénieurs et enseignants démontre que la permaculture est rentable et pourrait surtout nourrir toute la planète tout en restaurant l’environnement dans lequel elle évolue. La ferme du Bec Hellouin a été pour eux un merveilleux terrain d’investigation. La ferme a été rentable au bout de 10 ans…
 

La Forêt-jardin

Bill Molllison et David Holmgren ont imaginé la forêt-jardin où tous les végétaux sont comestibles. La forêt-jardin est une imitation de la forêt sauvage adaptée aux besoins humains. Dans la nature le sol n’est jamais labouré. Les buttes de cultures permanentes permettent d’éviter la destruction du potentiel de fertilité du sol par des passages d’engin mécanique ou le bêchage Les organismes vivants du sol peuvent prospérer et améliorer la structure et la fertilité du sol. La couverture du sol par un paillis permet un désherbage réduit, un arrosage réduit et la réalisation d’un véritable compostage sur place.
La forêt-jardin est un système durable, autonome, résilient, productif sans avoir recours aux énergies fossiles, sans besoins en eau ni en fertilisants. Elle permet de produire localement fruits, baies, légumes, plantes aromatiques, médicinales champignons, en ne nécessitant que de petites surfaces. Le jardin forêt est crée selon le modèle du bois naturel. Ils comporte 3 étages de végétations : arbres (arbres fruitiers ou à coque), arbrisseaux (arbres à petits fruits), plantes herbacées (légumes et aromates).
La forêt-jardin remet le rôle central de l’arbre à l’honneur. Les arbres sauveront la planète. Chacun de nous pourrait essayer d’en planter durant sa vie autant que possible et partout pour créer l’émergence d’une civilisation de l’arbre.

L’agriculture au soleil.

Le grand problème de notre époque est que trop peu de personnes prennent la mesure de l’ampleur des chagenets nécessaires. Il faut beaucoup de détermination à ceux qui souhaitent vraiment changer de vie pour se distancier du système dominant. Revisiter la manière dont nous produisons notre nourriture peut constituer le plus puissant levier de la transition écologique. C’est le domaine qui fera bouger tous les autres. Faudra-t-il attendre qu’une crise majeure pour que nous nous décidions à changer notre mode vie ? Faut-il attendre qu’il n’y plus suffisamment de pétrole pour produire notre propre nourriture ? C’est aujourd’hui qu’il faut entrer activement dans une phase de transition pour ne pas se faire surprendre.

Travailler à la main

Plus le sol est vivant, plus il aura la capacité de transformer les ressources ambiantes en nutriments pour les végétaux. Favoriser un sol aussi vivant que possible doit être l’objectif principal de l’écopaysan.

  • Eviter de détruire la fertilité existante :
  • Par le non travail au sol
  • Par une couverture aussi permanente que possible du sol
  • Par le recours aux engrais verts
  • En évitant d’ »’exporte trop de matière organique
  • En laissant en terre les racines
  • En privilégiant les plantes vivaces plutôt qu’annuelles
  • Augmenter le rythme naturel de création d’humus
  • Par la décomposition de paillages déposés sur le sol
  • En associant des arbres aux cultures
  • Par les cultures de micro-organismes
  • Par l’apport de compost

L’engin mécanisé est le meilleur ennemi du sol ! Dans un sol d’une forêt-jardin comme celle de Mouscron, on trouve 3 kg de vers de terre par mètre cube !
Les amish sont issus d’un mouvement religieux fondé en 1525 en Suisse. Ils furent persécutés très violemment, tant par les catholiques que par les protestants. Ils se mirent durablement en marge de la société et établirent des règles strictes pour s’en protéger tout en assurant la cohésion de leur société et devinrent ainsi des agriculteurs de premier ordre. Tout amish se considère comme le gérant du jardin appartenant à Dieu. Seul le travail avec le cheval permet à l’homme de respecter la terre. Cultiver son jardin manuellement, tel que le propose la permaculture, est le meilleur moyen de reconstruire le potentiel vital de notre planète. 

Les micro fermes… être petit

Plus de 90% des fermes dans le monde font moins de 2 hectares. Ces micro fermes se rencontrent essentiellement dans les pays du Sud où il n’y a aucune mécanisation. Plus la ferme est petite, plus elle est productive. Les néo-paysans sont de plus en plus nombreux. Nous sommes à la veille de krachs planétaires sans précédents : les jardins familiaux constituent l’ultime recours. Produire de la nourriture au cœur des villes va bien au-delà de la nécessité de nourrir leurs populations. Etre paysan ou jardinier est un art de vivre, une démarche esthétique, politique et spirituelle. Plutôt que de subir la mutation à venir, considérons-la comme une fantastique opportunité de pouvoir prendre soin de la Terre et des Hommes.
 

Choisissez la plus petite parcelle de terre possible et cultivez-la exceptionnellement bien !

Chaque jardin peut devenir un lieu de guérison du monde et contribuer à son embellissement !

« Permaculture », l’excellent livre de Charles et Perrine Hervé-Guyer a le mérite de démontrer que la permaculture n’est pas une utopie.  Charles et Perrine ne connaissaient rien, ni de près ni de loin, au maraîchage et à la vie de ferme.  Pourtant, en 10 ans, ils ont réussi à concrétiser un projet grandiose et rentable.  « Ils l’ont fait parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible » pourrait être leur devise.  Leur ferme du Bec-Hellouin est aujourd’hui reprise en modèle exemplaire dans le monde entier ! Ce livre raconte l’aventure extraordinaire de ce couple et de leur oeuvre.  A lire pour en tirer tous les meilleurs enseignements.

Oltome - Charles et Perrine Herve-Gruyer
Charles et Perrine Herve-Gruyer ont créé en 2004 la ferme du Bec Hellouin en Haute-Normandie.  Lui était un ancien marin et elle, était juriste à Hong-Kong.  Sans rien y connaître, Charles et Perrine ont réalisé une des premières oasis de résilience en France : la ferme du Bec-Hellouin.
Cette ferme fait aujourd’hui référence dans le monde entier en matière d’agriculture naturelle. Cette réussite démontre la pertinence sociale, économique et écologique d’une agriculture permaculturelle.  Ils racontent cette aventure dans le livre résolument positif "Permaculture" édité en 2016 chez Acte Sud.  En outre, de nombreuses pistes novatrices, fondées sur des expériences réussies sont proposées.
 Jardin Mandala, Ferme biologique du Bec Hellouin / Crédit : Frédéric Sauvadet
Elephant Oltome

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