"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." Ciceron

Plaidoyer pour les animaux

Synthèse & résumé À propos du livre Biographie de l'auteur

Résumé du livre « Plaidoyer pour les animaux » de Matthieu Ricard

 « Les animaux sont mes amis… et je ne mange pas mes amis.»

George Bernard Shaw.

2006 - Namibie 3 - Petit déjeuner avec les oiseaux 1JPG

1. Brève histoire des rapports entre les humains et les animaux

Il y a 7 millions d’années, nos ancêtres étaient essentiellement végétariens. La chasse a pris de l’importance avec l’homo erectus puis avec l’homme de Neandertal. Il y a environ 12000 ans, l’homme a commencé à se sédentariser, à cultiver la terre et à vivre de cueillette et de chasse. La majeure partie des espèces vivantes vivait paisiblement. La consommation de viande a diminué et l’homme a commencé à domestiquer les animaux. Progressivement, les animaux ont été considérés plus bas que nous dans l’échelle hiérarchique. Selon la vision dominante de la chrétienté, les animaux n’ont pas d’âme et sont sur terre pour servir l’homme.
Comme le dit Milan Kundera : « Bien entendu, la Genèse a été composée par un homme, pas par un cheval » . Tout au long des siècles, des voix dissidentes se sont élevées pour dénoncer le caractère cruel et arrogant des hommes envers les animaux. Depuis que nous sommes entrés vers les années 1950, dans l’Anthropocène, « l’ère des humains », les activités humaines ont un impact bouleversant et catastrophique sur la planète.  Aujourd’hui, nous consommons le passé, le présent et l’avenir de notre planète en même temps !

2. Loin des yeux, loin du coeur

La plupart des enfants de 5 ans ne savent pas d’où provient la viande qu’ils mangent. « Manges-tu des animaux ? », « Non ! », répondront-ils choqués. Lorsqu’ils font le rapprochement entre la viande de leur assiette et les animaux qu’ils aiment, de très nombreux enfants ne souhaitent plus en manger. Souvent, les parents obtiennent gain de cause et les enfants s’habituent, dans un contexte « pas vu pas dit ». Tout est fait pour maintenir le consommateur dans l’ignorance de ce qui se passe dans les élevages et abattoirs, sinon la consommation baisserait inévitablement.
Le langage concernant la tuerie des animaux est complètement banalisé : les poules qui ne pondent plus assez d’œufs et qui sont transformées en bouillon cube sont les poules « réformées », les animaux utilisés ou tués pour la recherche sont des « outils biologiques standardisés pour la recherche », ou sont « sacrifiés »… Pour faire oublier que l’on consomme du cadavre, un serveur ne demande pas comment nous avons trouvé la chair de cette personne. Un pêcheur attrape quelque chose et non quelqu’un…
La banalisation de la cruauté, la désensibilisation face à la souffrance d’autrui, la distanciation qui soustrait l’individu au spectacle des souffrances infligées et la dissociation morale entre les diverses activités de l’existence permettent aux hommes de perpétrer ce que leur conscience réprouve et ce, sans se détester.

3. Tout le monde y perd

  • 60 milliards d’animaux terrestres, 1000 milliards d’animaux marins tués par an pour notre consommation
  • 775 millions de tonnes de mais et de blé et 200 millions de tonnes de soja (90% de la production mondiale) pour le bétail destiné à faire de la viande
  • L’élevage contribue à 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre
  • L’élevage consomme 45 % de l’eau destinée à la production d’aliments
  • Pour obtenir 1kg de viande il faut 15000 litres.
  • 1kg de viande exige entre 5 et 50 fois plus d’eau qu’1kg de blé
  • 1 hectare nourrit 50 végétaliens ou 2 carnivores
  • Une surface pour produire 1 kg de viande produit 200 kg de tomate
  • Aux USA, 70% des céréales sont pour les animaux d’élevage, en Inde 2%
  • Par an, 1 Français mange 85 kg de viande. 1 américain, 120. 1 indien, 2,5
  • La consommation mondiale de viande a été multipliée par 5 de 1950 à 2006.
  • Pour produire 1 kg de viande, il faut 10 kg d’aliments que les populations des pays pauvres produisent et qui en sont elles, privées
  • Les déjections animalières polluent les eaux plus que toutes les autres sources industrielles combinées. Elles causent une invasion d’algues qui étouffent à son tour la vie aquatique.
  • La pêche intensive conduit à l’extinction de nombreuses espèces. Les pêcheurs commencent à gratter le fond des océans.
  • 7 millions de tonnes de poissons sont péchées inutilement.
  • Pour 500 gr de crevettes, 13 kg d’autres poissons tués et rejetés à la mer
  • La viande contient 14 fois plus de résidus de pesticides que les végétaux

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Une aberration !!! Le monde pourrait nourrir 1,5 milliard de déshérités en leur consacrant le milliard de tonnes de céréales qui nourrit annuellement le bétail destiné à l’abattage. Si une fois par semaine tous les habitants de l’Amérique du Nord s’abstenaient de manger de la viande, cela permettait de nourrir 25 millions de pauvres pendant une année entière tous les jours !
Un régime (plus) végétarien est indispensable pour combattre la faim dans le monde, la pénurie d’énergie, les  impacts du changement climatique et bons nombre de graves problèmes de santé.
2011 - Galapagos 12
Voici une prédiction de Claude Lévi-Strauss, puisse-t-elle se révéler ! « Un jour viendra où l’idée que pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans les vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du XVII et du XVIII siècle les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains. »

4. Le vrai visage de l’élevage industriel

  • La file des animaux tués chaque année aux Etats-Unis fait 80 fois le tour de la terre
  • En élevage, la durée de vie des bovidés est d’1/4, celle des poulets de 1/60 ce qu’elle serait en milieu naturel
  • Un abattoir moyen « traite » 1100 animaux à l’heure
  • On tue aux Etats-Unis plus d’animaux en un jour aujourd’hui qu’en un an il y a 50 ans
  • 50 milliards de volailles sont tuées chaque année dans le monde
  • Pas un seul poisson qui se soit trouvé dans une assiette n’a connu une mort douce !

Les abattoirs sont gardés comme des bâtiments militaires. D’après certaines descriptions faites par des journalistes, enquêteurs ou anciens travailleurs, des mouches volent partout, les salles de refroidissement grouillent de rats qui courent sur la viande et la grignotent, les poulains arrachés aux entrailles de leur mère sont jetés dans les bassins aux abats, les batteries de volailles sont de véritables maisons de fous, les becs des volailles sont sectionnées pour qu’elles ne se tuent pas, les queues des cochons sont coupées pour qu’ils ne mordent pas, les canines des porcelets d’une semaine sont « meulées », des milliers de vaches subissent le processus d’abattage vivantes, la plupart des animaux voient pour la première fois la lumière du jour lorsqu’ils se dirigent à l’abattoir, un tuyau est enfoncé deux fois par jour dans le gosier des oies pour avaler 450 d’une épaisse bouillie, (l’équivalent de 7kg de pâtes deux fois par jour pour un humain),… … Voilà tout ce que nous cautionnons lorsque nous achetons notre viande en pièces détachées dans un supermarché !
Nous, consommateurs, sommes responsables. La vision d’un documentaire dénonçant ces réalités est d’autant plus insoutenable que nous tolérons ce qu’il se passe.  En ce qui concerne l’élevage traditionnel ou bio, si les conditions de vie des animaux sont infiniment moins pires, elles restent épouvantables.  La recherche du profit continue d’y être la loi.   Un sondage démontre que seulement 14% des français ne trouve qu’il est normal que l’homme élève des animaux pour leur viande », mais parmi eux 65 % serait dérangé d’assister à leur abattage.  On veut bien que les animaux soient abattus à condition de ne pas le voir ! Loin des yeux, loin du cœur…

5. Les mauvaises excuses

Nombreux sont à utiliser des excuses pour justifier l’exploitation des animaux tout en se ménageant une bonne conscience. « L’idée est d’engendrer une compassion sincère et authentique à l’égard des animaux pour que le désir de l’homme de les exploiter et de les manger disparaisse naturellement.  « En suivant cette voie, nous atteindrons le point où nos besoins physiques et nos choix de vie ne seront plus source de terreur et de douleur pour les êtres vivants quels qu’ils soient. » Wulstan Fletcher

6. Le continuum du vivant

L’intelligence animale n’est pas une intelligence moins évoluée que celle de l’homme, elle est tout simplement une intelligence différente.  Les individus ne doivent pas oublier ce qu’ils savent depuis toujours  : les animaux éprouvent des sentiments et ont le souci des autres.
2007 - 11 Mauritanie 3
Le continuum du vivant n’est pas organisé selon une hiérarchie qui conduirait à la supériorité absolue de l’espèce humaine. Il reflète les mille voies qu’ont suivies les innombrables espèces qui peuplent notre planète. Le fait de vivre sa vie jusqu’au bout et d’en actualiser pleinement le potentiel mérite d’être respecté pour tout un chacun. Nous partageons avec les autres espèces une origine commune et nous ne pouvons qu’apprécier les éminentes qualités des autres espèces en nous efforçant de leur faire le moins de tort possible.

7. La tuerie de masse des animaux : génocide versus zoocide

« Le traitement qu’inflige l’homme aux créatures de Dieu ridiculise tous ses idéaux et son soi-disant humanisme » Isaac Bashevis Singer. L’analogie avec les camps nazis est exprimée par un nombre de plus en plus élevé d’éleveurs et salariés industriels. L’amplitude des zoocides perpétués à longueur d’année nous interdit de faire comme si de rien n’était et pose aujourd’hui un défit majeur à l’intégrité et à la cohérence éthique des sociétés humaines.

8. Petite digression dans la sphère des jugements moraux

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« L’homme le plus heureux est celui qui n’a dans l’âme aucune trace de méchanceté. »
Platon.

9. Le dilemme de l’expérimentation animale

60 millions d’animaux sont encore « sacrifiés » chaque année dans le monde pour les recherches en laboratoire. Le Japon à dédier un monument aux animaux morts au champ d’honneur de la recherche scientifique, ce qui serait risible en Europe ! S’il est indéniable que les progrès de la médecine sont en grande partie imputés aux tests réalisés sur les animaux, l’utilisation de ceux-ci doit respecter des règles de plus en plus strictes et toutes les méthodes de substitution permettant de réduire le nombre d’animaux doivent être envisagées.

10. Le trafic de la faune sauvage

Le commerce d’animaux sauvages et de leurs produits dérivés est la 3ième activité la plus rentable au monde, après le trafic d’armes et de drogue. 7000 éléphants sont tués en Afrique pour leur ivoire qui rapporte 62 millions de dollars, 75 millions de requins sont tués rien que pour leurs ailerons, seulement 1 animal sur 10 animaux survit à la capture et à son transport.
2009 - 07 - 2 Kenya - Melting pot-14

11. Les animaux comme objet de divertissement

La corrida tue 12000 taureaux par an ! Si nous connaissions la vérité sur les méthodes de dressage dans les cirques, les spectateurs seraient nettement moins nombreux. Les zoos, prisons dans un jardin, sont de véritables mouroirs. On ne chasse plus pour se défendre ou se nourrir mais pour s’amuser !

12. Droits des animaux, devoirs des hommes

Tout être vivant a le droit de vivre et de ne pas être victime de souffrances imposées par autrui. Les humains et les animaux ont un droit moral fondamental commun qui est celui d’être traité avec respect.  Chacun peut commencer à se demander s’il va continuer ou non à manger ses amis…

Conclusion

« Les grands changements d’attitude dans la société se produisent progressivement. D’abord quelques individus prennent conscience qu’une situation particulière est moralement indéfendable. Ces pionniers sont souvent d’abord ridiculisés. Peu à peu, d’autres personnes se rendent compte qu’ils ont pourtant raison et sympathisent avec la cause qu’ils défendent. Lorsque le nombre de ces défenseurs atteint une masse critique, l’opinion publique bascule dans leurs camps. Pensons à l’abolition de l’esclavage… »
Aujourd’hui, il devient heureusement de plus en plus difficile d’ignorer la souffrance des animaux. Il nous incombe à tous de développer la compassion envers l’ensemble des êtres sensibles. La bonté est la plus noble expression de la nature humaine.
Espérons que la vision de H.G. Wells deviendra une réalité ! « Pas de viande sur la planète ronde d’Utopie. Dans le temps, il y en avait. Mais aujourd’hui nous ne supportons plus l’idée d’abattoir. Je me souviens encore de ma joie, alors que j’étais enfant, à la fermeture du dernier abattoir »
Laurence de Vestel, Avril 2015 – © Oltome.com
Laurence de Vestel – juin 2012 ©Oltome.com
Si vous êtes sensible à la cause animale, vous aimerez :
Antispéciste d’Aymeric Caron
Plaidoyer pour les animaux de Matthieu Ricard
L’animal est une personne de Franz-Olivier Giesbert
Comment j’ai arrêté de manger les animaux de Hugo Clément

Après avoir lu « Plaidoyer pour les animaux », notre conscience se transforme profondément. Le livre commence sur ce ton : « Les animaux sont mes amis… et je ne mange pas mes amis. » George Bernard Shaw. Logique impitoyable tout au long du plaidoyer qui nous fait réaliser l’absurdité de notre comportement par rapport aux animaux que nous aimons et laissons pour la plupart passivement souffrir, que ce soit dans les abattoirs, laboratoires, zoos, cirques, safaris, parcs d’attractions.  Matthieu Ricard évoque la vision de H.G. Wells qu’il espère devenir une réalité : « Pas de viande sur la planète ronde d’Utopie. Dans le temps, il y en avait. Mais aujourd’hui nous ne supportons plus l’idée d’abattoir. Je me souviens encore de ma joie, alors que j’étais enfant, à la fermeture du dernier abattoir ».

Plaidoyer pour les animaux ! Merci…

« Les grands changements d’attitude dans la société se produisent progressivement. D’abord quelques individus prennent conscience qu’une situation particulière est moralement indéfendable. Ces pionniers sont souvent d’abord ridiculisés. Peu à peu, d’autres personnes se rendent compte qu’ils ont pourtant raison et sympathisent avec la cause qu’ils défendent. Lorsque le nombre de ces défenseurs atteint une masse critique, l’opinion publique bascule dans leurs camps. Pensons à l’abolition de l’esclavage… »
Aujourd’hui, il devient heureusement de plus en plus difficile d’ignorer la souffrance des animaux. Il nous incombe à tous de développer la compassion envers l’ensemble des êtres sensibles. La bonté est la plus noble expression de la nature humaine.
Espérons que la vision de H.G. Wells deviendra une réalité ! « Pas de viande sur la planète ronde d’Utopie. Dans le temps, il y en avait. Mais aujourd’hui nous ne supportons plus l’idée d’abattoir. Je me souviens encore de ma joie, alors que j’étais enfant, à la fermeture du dernier abattoir »
Laurence de Vestel, Avril 2015 – © Oltome.com

Oltome - Matthieu Ricard biographie de l'écrivain Matthieu Ricard est né en 1946 à Aix-les-Bains. Il est docteur en génétique cellulaire, moine bouddhiste tibétain, auteur et photographe. Il est le fils du philosophe, essayiste et académicien Jean François Revel et de la peintre Yahne Le Toumelin. Matthieu Ricard se rend en Inde en 1967 où il rencontre son maître spirituel tibétain, Kangyur Rinpoché, puis Dilgo Khyentse Rinpoché. Après sa thèse en génétique cellulaire à l’Institut Pasteur, il part s’établir dans l’Himalaya au monastère de Shechen au Népal, où il vit depuis 1972 et devient moine en 1979. En 1980, il rencontre le Dalaï-lama dont il devient l’interprète en français à partir de 1989. Depuis près de 40 ans, il photographie les maîtres spirituels, la vie dans les monastères, l’art et les paysage du Bhoutan, du Tibet et du Népal. Il est l’auteur de plusieurs livres de photographies au succès notoire et mondial. Matthieu Ricard fait partie, depuis l’an 2000, du « Mind and Life Institute » qui facilite les rencontres entre la science et le bouddhisme. Il participe activement à des travaux de recherche sur les effets de l’entraînement de l’esprit sur le cerveau. Il est l’auteur de nombreux livres dont : « Le Moine et le Philosophe » dialogue avec son père en 1997, « L’infini dans la paume de la main » avec l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, « Plaidoyer pour le bonheur », « L’art de la méditation », « Plaidoyer pour l’altruisme » et récemment, « Plaidoyer pour les animaux ». L’intégralité de ses droits d’auteurs est consacrée à près de 30 projets humanitaires menés à bien au Tibet, au Népal et en Inde sous l’égide de l’association Karuna-Shechen.
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